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Une autre façon d'apprendre
A partir de la fin des années 1980, Bernard Collot et d'autres instituteurs Freinet de l’enseignement public, enseignants dans des classes rurales uniques multi-âges, ont fait évoluer leur pédagogie vers ce qu’ils ont appelé, pour marquer le changement de paradigme, une « école du 3ème type », le premier type étant la pédagogie classique, et le deuxième type, la pédagogie active... comme il l'explique dans ce texte.
Pour eux, lorsque les enfants sont encouragés à développer leurs curiosités, leurs passions, dans un environnement riche et ouvert, ils apprennent "chemin faisant" les savoirs-faire nécessaires à la poursuite de leurs projets. Ils sont capables de diriger eux-mêmes leurs apprentissages, le rôle de l'adulte n'étant plus d"enseigner" ni de "guider" mais seulement d'accompagner.
La pédagogie du 3e type se situe à la croisée entre les "apprentissages autonomes" et la Pédagogie Freinet.
Les principes d'actions découlant de l'éducation nouvelle (Freinet, Oury, Montessori, Decroly, Freire…) sont les suivants :
Nous nous inspirons des déclinaisons des pédagogies Freinet mises en œuvre par des écoles que nous connaissons bien :
- L’école de la Neuville, notamment pour le statut des enfants, pour la place de la parole, pour la pratique de la pédagogie institutionnelle, pour l’apport de la psychanalyse.
- Le lycée expérimental de Saint-Nazaire, notamment pour la déclinaison de ces principes dans le secondaire depuis 1982,
- L’école Vitruve, notamment pour l’importance de la construction du collectif et pour la pédagogie de projet.
- La Freie Schule in Berlin (voir le film "L'arbre et le requin blanc"), pour le choix de la liberté et de la confiance dans les apprentissages"
« Invariant n° 27 : On prépare la démocratie de demain par la démocratie à l’école. Un régime autoritaire à l’école ne saurait être formateur de citoyens démocrates ». Célestin Freinet, Invariants pédagogiques, 1964.
Le « conseil de coopération » est la clef de voûte de l’école.
Il se réunit 2 à 4 fois par semaine, en fonction des besoins, et permet l’organisation collective de la vie et du travail.
Chacun peut proposer les points qu’il souhaite voir discuter à l’ordre du jour.
Tous les membres de l’école y participent, débattent et votent. La participation y est obligatoire.
Cette organisation est évolutive : le collectif des élèves et de l'équipe éducative la fait évoluer progressivement en fonction de ses besoins.
Quelques "règles de base" essentielles ne peuvent cependant être remises en débat :
- Celles qui fondent ce lieu, c'est-à-dire le fait qu'il s'agit d'une école (obligation de suivre le socle commun des connaissances et des compétences) et le refus de la violence;
- Celles dont le non respect pourrait entraîner la fermeture du collège (normes bâtiment, hygiène...).
L'équipe y ajoute son veto concernant l'utilisation des écrans récréatifs dans l'enceinte du collège: l'utilisation des ordinateurs est limitée aux recherches et usages liés aux projets.
Le conseil de coopération est un outil de formation, pour favoriser la responsabilisation, et dans une optique plus large : l’apprentissage de la vie en société et la citoyenneté, le développement de la capacité à fonder et défendre ses positions en les argumentant, la capacité à écouter et accepter le point de vue de l’autre, sens du collectif. Les discussions nécessaires à l’organisation de la vie collective sont aussi des occasions de prises de conscience, de réflexions et de responsabilisation.
En cas de transgression ou de conflit, nous utilisons l’écoute active, l’empathie, la bienveillance, la médiation et l’accompagnement, ainsi que les outils de la communication non violente.
Les difficultés sont rapportées au groupe ou à une délégation du groupe, qui analyse la situation et prend une décision, en suivant une approche privilégiant les moyens et outils évoqués précédemment. Nous n'avons ni de "conseil de justice", ni de sanctions, mais des réparations peuvent être demandées.
Les adultes restent responsables de la sécurité du groupe et peuvent prendre des mesures en cas de danger.
(anglais, mathématiques, expression écrite...)
- Ils sont autant que possible liés aux projets des élèves (ainsi le travail en français se fera à partir des textes écrits pour les projets : scénario de film par ex ; un travail en géométrie pourra prendre appui sur la réalisation de plans de construction avec un logiciel dédié… etc)
- en utilisant des outils qui ont fait la preuve de leur efficacité en Education nouvelle : par exemple les « créations mathématiques », le « texte libre » et les « fichiers auto-correctifs » des classes Freinet, le matériel Montessori de mathématiques pour permettre une compréhension plus aisée des concepts, etc.
- sur le principe du travail actif et autonome des élèves.
- avec des dispositifs variés : ateliers réguliers, travaux personnels accompagnés, ateliers, échanges de savoirs, recherches documentaires, plates-formes d’apprentissage en ligne, etc.
- 25 années d'expérience dans l'enseignement et dans la formation des enseignants nous ont permis d'accumuler de nombreux outils, notamment ludiques, qui favorisent les acquisitions.
Cliquer ici pour voir, par exemple, notre projet d'apprentissage des mathématiques.
La réponse est simple : ouvrir aujourd'hui un collège "différent" dans le public, et espérer que cet établissement puisse perdurer, est quasiment impossible.
En 1983, il existait 9 collèges et lycées alternatifs dans l'Education nationale.
En 2016, il en existait 10 (voir ici).
Le lycée autogéré de Paris, le Lycée expérimental de Saint-Nazaire, le collège Decroly... sont parmi les rares à "survivre" depuis longtemps.
A intervalles réguliers, quelques établissements ont pu ouvrir grâce à une mobilisation intense de leurs acteurs, mais dans le même temps, d’autres ont fermé, généralement contre la volonté de leurs promoteurs.
Si les pratiques "différentes" commencent (un tout petit peu...) à se développer, dans le public, dans les classes maternelles et élémentaires et auprès des élèves décrocheurs... en revanche, depuis plus de quarante ans, la situation n'a guère évolué dans le secondaire.
Depuis plus de vingt ans, plusieurs porteurs du projet ont soutenu le développement d'écoles, collèges et lycées différents dans le public.
Ainsi, en 1997, Marie-Laure Viaud avait initié le mouvement DECLIC (Développement expérimental d’un collège Lycée citoyenne), association qui a œuvré pendant des années pour obtenir l’ouverture d’un collège-lycée public différent... sans jamais avoir obtenu le feu vert de l’institution.
Nous sommes profondément persuadés qu'il faut développer prioritairement les pratiques pédagogiques "différentes" dans l’Education nationale :
- pour que ces pédagogies émancipatrices soient accessibles à tous,
- pour qu’elles permettent la promotion de tous et non d’un petit nombre.
Accepter de créer aujourd'hui un collège sous une autre forme que celle de l'enseignement public est pour nous un pis-aller, et non un choix positif, que nous mettons en oeuvre avec deux gardes fous:
Nous acceptons ce compromis d'une ouverture dans le privé pour développer et de faire connaître la viabilité d'un autre modèle,
...pour semer des « graines » qui pourront, à terme, faciliter la transformation des pédagogies mises en œuvre dans l’Education nationale...
L'Autre Collège est suivi par une équipe de chercheurs en Sciences de l'éducation. En associant étroitement pédagogie et recherche, il s'agit pour nous de travailler, notamment, à l'émergence d'un modèle "duplicable" dans l'Education nationale.
À terme, nous aimerions que le collège puisse être reconnu par l’institution, voire l'intégrer, et que cette expérience puisse inspirer d’autres établissements .
A Paris, plus de 400 mineurs isolés, dont certains n’ont que 13 ans, dorment dehors dans les gares, les métros, les parcs.
Après avoir fait, seul.e.s, des milliers de kilomètres pour fuir des situations de guerre et de détresse, ils se retrouvent à la rue en attente de reconnaissance de minorité par nos administrations débordées.
Pendant la durée de cette procédure (durée de quelques mois à un an), aucun dispositif d’hébergement ni de scolarisation n’est prévu pour eux.
Plusieurs porteurs du projet ont participé, à titre personnel, à des réseaux d’hébergeurs solidaires qui mettent ces mineurs à l’abri dans des familles pendant la durée de leur procédure, notamment dans le cadre de l’association Paris d’Exil mineurs.
En accueillant quelques uns de ces jeunes adolescents pour des nuits à l’abri sur le canapé de notre salon, nous en avons pris conscience : ils ont 14 ans ou 15 ans et leur plus grand désir est d’aller à l’école… ce qui leur est impossible.
Nous réfléchissons, au sein de L'autre Collège, à la façon dont ils pourraient intégrer certains temps d’apprentissage.
Un « réseau d’échanges de savoirs » pourra être mis en place avec eux et pour eux, favorisant le partage de connaissances.
L’échange avec ces adolescents venus du bout du monde sera aussi un enrichissement pour les collégiens français :
- Transmettre des connaissances sur le mode du tutorat est bénéfique pour les deux parties. Celui qui « enseigne » va non seulement enrichir l’autre, mais aussi mieux comprendre ce qu’il appris en clarifiant et en structurant ses connaissances. Donner un cours de grammaire française, quoi de mieux pour la maîtriser ?...
- Développement des valeurs de solidarité et d’entraide
- L’incroyable envie d’apprendre de ces jeunes réfugiés peut être communicative…
. Nous mettons l’accent sur les savoirs-faire plutôt que sur la mémorisation de connaissances. Savoir organiser son travail, faire des recherches documentaires, synthétiser des connaissances, s’exprimer aisément à l’oral, avoir une démarche scientifique, persévérer sans s’arrêter à la première difficulté… voilà quelques unes des capacités que nous développerons chez nos élèves et qui seront leur directement utiles pour la suite de leurs études.
. Nous ciblons les apprentissages sur les bases nécessaires pour réussir au lycée.
Par exemple, nous insisterons sur la capacité à construire un discours argumenté (en plusieurs points, avec introduction, conclusion…), qui est directement utile pour le bac de français, et très utile également dans la vie… au détriment, peut-être, de points du programme dont l’utilité pour la poursuite de ses études est moins évidente.
. Nous proposons une préparation spécifique à la Seconde, mettant l’accent sur les méthodes d’apprentissage :
. Mémoriser rapidement un grand nombre de connaissances est une chose qui s’apprend. De nombreuses « techniques » existent (cf les travaux de La Garanderie sur les profils d’apprentissages -visuels, auditifs, kinesthésiques, etc-…). Il faut les connaître et surtout les avoir essayées pour trouver celles qui sont, pour soi, les plus efficaces.
. Apprendre à prendre des notes, à analyser une consigne, à travailler vite et efficacement, à se concentrer
. Travail sur la gestion du stress (techniques de relaxation, de sophrologie…) pour savoir gérer ses inquiétudes, notamment lors des examens.
. Accompagner les jeunes dans l'acquisition du programme s'ils le souhaitent.